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Dis​-​moi qu'on s'aime

from sur terre by cerna

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lyrics

Yo, dis-moi qu’on sème pas que de la merde.
Soyons certains, soyons sérieux, ou surtout pas.
Est-ce qu’on se connaît ? À trop s’aimer pour ce qu’on n’est pas, on croira se quitter pour ce qu’on est. Tu parles ! Moi je peux pas me rendre à l’évidence, tirer le rideau au premier fantôme qui déboule. Premier mot sale... À la première promesse trahie, fais ta valise !
Faut du temps pour que nos langues se délient, il en faut beaucoup moins pour se dédire.
Mais va savoir, jusqu’où ça vaut la peine encore ? On sait qu’un jour y a plus de magie.
Alors bien sûr qu’on prend des risques.
On peut se tromper, et la routine nous pend au nez.
C’est que la roue tourne. C’est tout pourri ou magnifique. C’est tout ou rien.
On peut se faire mal, ça c’est facile. Et saboter l’amour mort-né.
On peut se salir.
Bah ouais bien sûr qu’on est fragile, capricieux, insatiable.
Merde, on se ressemble...

Pauvre mec, salaud, sale traitre ! Dis-moi qu’on s’aime... Salope, emmerdeuse ! Dis-moi qu’on s’aime...
On parle mal, on s’insulte, c’est juste qu’on sait qu’on a usé
Et les mensonges, et les promesses.
Raclure, enfoiré, c’est dit ! Dis-moi qu’on s’aime...
Sale petite connasse ! Bordel de merde...
On dirait trop le daron quand je gueule.
Qu’est-ce qu’on ferait pas pour pas être seul ?

On a grandi sur terrain miné, sur des terres arides,
Éduqués à mort dans la tradition de la trahison, et la traite des sens. La gueule de bois avant l’ivresse. Sur nos berceaux se penchaient des curetons et des profs.
On en a bouffé de leurs sermons, de leur zer-mi, leurs tromperies, leurs petits arrangements.
Ça, on en a plein la cervelle.
On a découvert que le foyer c’était violence à foison, le lit conjugal, scène de crime, Où l’amour clamsait sans un cri, sous l’édredon.
On ne nous a rien épargné.
On porte ce legs, en héritiers du renoncement, partie de dés perdue d’avance,
À te passer le goût de l’intrigue, l’envie de l’étreinte, ou juste à t’en rendre impuissant.
Au suivant, dans le game du porno-bizutage, déniaisés au bordel des panneaux 4 par 3....
Merde. Bien trop sensible pour rien sentir, quand ils portèrent Éros en terre.

Pauvre mec, salaud, sale traitre ! Dis-moi qu’on s’aime ! Salope, emmerdeuse ! Dis-moi qu’on s’aime !
On parle mal on s’insulte, c’est juste qu’on sait qu’on a usé et les mensonges et les promesses.
Raclure, enfoiré, c’est dit ! Dis-moi qu’on s’aime !
Sale petite connasse ! Bordel de merde.
On dirait trop l’daron quand j’gueule.

Qu’est-ce qu’on ferait pas pour pas être seul ?
Alors bien sûr, sexe avant l’âge, porno-addict, ou quête stérile du prince charmant. Alors bien sûr la séduction, chair en pâture, la solitude des femmes battues.
Alors bien sûr, la peur d’être seul, jusqu’au mensonge, la tromperie ou le sabotage.
Bien entendu que ça nous habite et nous accable, que c’est dans nos têtes et dans nos chairs.
Mais regarde, on lâche pas, on tente. On se plante des fois, et on se défend.
Irrésolus, de peur d’être réduits à partager des résidus de vie, ce qu’on te vend comme seule issue. Elles valent la peine, ouais, même nos sales histoires, je te jure.
Puisqu’on s’y frotte quand même,
C’est peut-être qu’elles valent la peine.
C’est peut-être qu’elles valent la guerre.

credits

from sur terre, released May 23, 2015
Instru : Cerna

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cerna Marseille, France

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